Structuro-fonctionnalisme
Définition 1: « Ce terme désigne un courant de pensée qui se constitue en ethnologie (sous l’appellation de "fonctionnalisme structuraliste") avec les travaux d’Alfred Radcliffe-Brown. Il se donne pour objet d’étudier les structures sociales, qu’il conçoit comme des ensembles de positions sociales, et dont il définit deux aspects : la structure concrète, plus facilement observable, et la forme structurale, plus difficile à discerner mais plus stable. La fonction des activités sociales s’analyse alors comme "leur contribution au soutien de la continuité des structures". L’analyse fonctionnaliste repose sur un postulat fondamental, que Robert King Merton appelle "le postulat de l’unité fonctionnelle de la société", et qu’Alfred Radcliffe-Brown définit de la façon suivante : "La fonction d’un usage social particulier, c’est la contribution qu’il apporte à la vie sociale considérée comme l’ensemble du fonctionnement du système social". Selon Claude Lévi-Strauss, ce courant de pensée reste marqué par l’influence des théories organicistes (qui considèrent la société comme un organisme), ce qui conduit selon lui Alfred Radcliffe-Brown à confondre structure sociale et relations sociales. Pierre Bourdieu critique le structuro-fonctionnalisme pour son incapacité à prendre en compte les aspects historiques et conflictuels des situations sociales. » (Alpe et alii, 2005, art. « Structuro-fonctionnalisme »)
Définition 2: « Référence aux travaux de Talcott Parsons (1902-1980). Cf., en particulier, The Social System (Glencoe, The Free Press, 1951). À partir des années 1960, la perspective se modifie : on parle alors de "fonctionnalisme systémique". » (Ferréol, 1991, 2004, art. « Structuro-fonctionnalisme »)
Critiques adressées au structuro-fonctionnalisme de Parsons. « Présentée dans une écriture elle-même complexe, la théorie de T. Parsons est difficile d’accès, elle a prêté et prête toujours à controverse. Toujours en évolution, prenant des directions quelquefois inattendues, elle désoriente le lecteur. » (Durand, Weil, 1989, 2006, pp. 136-137) ; La théorie parsonienne « est un vaste échafaudage de catégories agencées et superposées les unes aux autres, bien plus qu’une véritable théorie susceptible de fournir l’explication d’un ensemble de phénomènes. » (Rocher, 1972, p. 228)