conscience collective, concept majeur de la sociologie d’Émile Durkheim désignant « l’ensemble des croyances et des sentiments communs à la moyenne des membres d’une même société ».
2. CONSCIENCE COLLECTIVE ET COHÉSION SOCIALE
La notion de conscience collective, qui renvoie à la conception d’une société comparable à un « être psychique » existant en dehors des individus et doté de sa propre conscience, s’inscrit dans les préoccupations du sociologue Émile Durkheim face aux transformations du lien social. Dans De la division du travail social (1893), Durkheim observe que la conscience collective est une des caractéristiques des sociétés traditionnelles, où la solidarité est de type « mécanique », c’est-à-dire que les pratiques, les valeurs et les croyances y sont très peu différenciées. La pression du groupe sur l’individu est très forte et le droit principalement répressif. Les sanctions pénales, en ressoudant le groupe autour de ses valeurs communes, contribuent à maintenir la cohésion sociale.
3. CONSCIENCE COLLECTIVE ET CONSCIENCES INDIVIDUELLES
Dans les sociétés industrialisées, où la division du travail et la spécialisation des tâches créent une solidarité « organique », la conscience collective s’affaiblit peu à peu devant la diversité des consciences individuelles. Les valeurs et les normes communes au groupe ne sont pas tant remises en cause qu’elles perdent de leur force et de leur pouvoir de contrainte. En s’impliquant dans des groupes et des systèmes moraux de plus en plus divers, les individus peuvent en effet échapper à l’emprise d’un unique système de pensée. Des situations anomiques peuvent naître de l’altération de la conscience collective et du défaut de régulation et de cohésion sociales qui l’accompagne.
La division du travail chez Karl MARX. L'analyse de la division du travail tiens également une place particulière dans la pensée marxienne. Elle est un moyen de faire du profit et sert le dessein (projet) de la classe dominante, mais elle conduit aussi à la séparation entre les hommes, à la constitution des classes et à leurs conflits. MARX cherchera dans le capital à retracer l'histoire de la division capitaliste du travail. Il part de la période manufacturière, car la manufacture est le véritable point de départ de la production capitaliste, en ce sens qu'elle va rassembler les ouvriers dans le même espace de travail. Si l'habilitée de métier reste le fondement de la manufacture, chaque ouvrier y occupe une fonction parcellaire. Le développement de la division du travail dans la période manufacturière se traduit pas une subdivision des opérations productives, par une parcellisation des fon...