stéréotype, image simpliste, cliché qu'on rapporte à une catégorie de personnes, une institution ou une culture (du gr. stereos, solide, et typos, la marque). Au XVIIIe siècle, le terme désignait l'impression de copies de papier mâché à partir d'un bloc d'impression solide, et véhiculait donc l'idée d'une origine rigide, permettant de reproduire des matériaux à l'infini. Ainsi, le stéréotype est ce qui paraît sortir d'un moule. Dans son ouvrage l'Opinion politique (1922), Walter Lippman utilisa le concept pour qualifier des « images mentales » rebelles à tout changement — ou réévaluation ultérieure.
Si la notion de stéréotype est généralement utilisée négativement pour dénoncer une idée reçue et fausse qui fait obstacle à la connaissance véritable, la constitution des stéréotypes est certainement une activité essentielle et primordiale de l'esprit humain. Elle intervient dès le niveau le plus simple de la pensée, la perception, dont on sait aujourd'hui qu'elle ne parvient à la reconnaissance des objets que sur la base d'images ou de schèmes préconstitués. Les stéréotypes au sens propre — ceux qui assignent une signification immuable à des phénomènes ou des catégories sociales qui, en réalité, sont caractérisées par la diversité et le changement — ont certainement joué un rôle capital à l'origine des sociétés humaines. En imposant un ordre symbolique et institutionnel rigide, ils favorisaient la création d'une structure sociale solide, garante de la cohésion du groupe et du contrôle du territoire.
La persistance de stéréotypes dans les sociétés modernes, en particulier de ceux qui se réfèrent aux caractéristiques ethniques ou au statut de l'étranger et induisent des attitudes racistes et xénophobes, témoigne de la difficulté qui existe aujourd'hui encore pour faire admettre une idée non stéréotypée de l'Homme, dont la liberté et l'identité singulière ne se laissent pas enfermer dans des catégories toutes faites.
La division du travail chez Karl MARX. L'analyse de la division du travail tiens également une place particulière dans la pensée marxienne. Elle est un moyen de faire du profit et sert le dessein (projet) de la classe dominante, mais elle conduit aussi à la séparation entre les hommes, à la constitution des classes et à leurs conflits. MARX cherchera dans le capital à retracer l'histoire de la division capitaliste du travail. Il part de la période manufacturière, car la manufacture est le véritable point de départ de la production capitaliste, en ce sens qu'elle va rassembler les ouvriers dans le même espace de travail. Si l'habilitée de métier reste le fondement de la manufacture, chaque ouvrier y occupe une fonction parcellaire. Le développement de la division du travail dans la période manufacturière se traduit pas une subdivision des opérations productives, par une parcellisation des fon...