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Stéréotype

stéréotype, image simpliste, cliché qu'on rapporte à une catégorie de personnes, une institution ou une culture (du gr. stereos, solide, et typos, la marque). Au XVIIIe siècle, le terme désignait l'impression de copies de papier mâché à partir d'un bloc d'impression solide, et véhiculait donc l'idée d'une origine rigide, permettant de reproduire des matériaux à l'infini. Ainsi, le stéréotype est ce qui paraît sortir d'un moule. Dans son ouvrage l'Opinion politique (1922), Walter Lippman utilisa le concept pour qualifier des « images mentales » rebelles à tout changement — ou réévaluation ultérieure.
Si la notion de stéréotype est généralement utilisée négativement pour dénoncer une idée reçue et fausse qui fait obstacle à la connaissance véritable, la constitution des stéréotypes est certainement une activité essentielle et primordiale de l'esprit humain. Elle intervient dès le niveau le plus simple de la pensée, la perception, dont on sait aujourd'hui qu'elle ne parvient à la reconnaissance des objets que sur la base d'images ou de schèmes préconstitués. Les stéréotypes au sens propre — ceux qui assignent une signification immuable à des phénomènes ou des catégories sociales qui, en réalité, sont caractérisées par la diversité et le changement — ont certainement joué un rôle capital à l'origine des sociétés humaines. En imposant un ordre symbolique et institutionnel rigide, ils favorisaient la création d'une structure sociale solide, garante de la cohésion du groupe et du contrôle du territoire.
La persistance de stéréotypes dans les sociétés modernes, en particulier de ceux qui se réfèrent aux caractéristiques ethniques ou au statut de l'étranger et induisent des attitudes racistes et xénophobes, témoigne de la difficulté qui existe aujourd'hui encore pour faire admettre une idée non stéréotypée de l'Homme, dont la liberté et l'identité singulière ne se laissent pas enfermer dans des catégories toutes faites.

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