socialisation
1 PRÉSENTATION
socialisation, processus qui permet à chaque individu d’apprendre et d’intégrer les valeurs et les normes, les manières de penser et d’agir en vigueur dans les groupes sociaux dont il fait partie, que ce soit à l’école, en famille, au travail, etc.
2 LIEUX DE SOCIALISATION
Ce concept important en sociologie distingue la socialisation primaire (la phase principale, celle qui se réalise pendant l’enfance) et la socialisation secondaire (pendant l’âge adulte). Dans ce cadre, le principal lieu de socialisation est la famille, qui inculque à l’enfant dès son plus jeune âge les règles de vie en société. Par exemple, un enfant poli est félicité par ses parents, et puni s’il se bagarre avec ses amis. Cette forme de conditionnement social lui permet d’acquérir les comportements admis. L’enfant apprend également à se socialiser par l’imitation, en jouant par exemple « au papa et à la maman ».
La famille n’est pas le seul lieu de socialisation. L’école, les amis, les médias y contribuent en apportant d’autres valeurs, lesquelles peuvent d’ailleurs être discordantes.
À l’âge adulte, la socialisation se poursuit, notamment lorsque l’individu intègre les valeurs spécifiques à son parcours professionnel.
3 REGARDS SCIENTIFIQUES
C’est à partir du XIXe siècle que l’intérêt pour le processus de socialisation s’est développé, à la suite d’observations réalisées sur des enfants n’ayant pas bénéficié d’éducation humaine, les « enfants sauvages ». Sans acquisition des normes et du langage, ils n’ont pas pu, par la suite, s’adapter à la vie sociale. La socialisation contribue donc à l’intégration dans la société. Depuis, les réflexions et les travaux se sont multipliés, et plusieurs sociologues et psychologues importants sont intervenus sur cette question. Pour Émile Durkheim (1858-1917), la socialisation est transmise de manière verticale, grâce à l’éducation apportée par une génération à la suivante. La discipline et l’attachement aux groupes sociaux en seraient les bases essentielles. Le psychologue Jean Piaget (1896-1980) met en avant le rôle actif de l’individu dans sa socialisation, et soutient que la transmission des règles sociales s’opère des adultes vers les enfants, mais aussi entre les enfants (grâce au jeu, notamment). Plus récemment, Pierre Bourdieu (1930-2002) établit que la socialisation repose sur l’intégration des « habitus » (tous les comportements et représentations propres à une classe sociale ou au sexe).
Aujourd’hui, les sociologues mettent davantage l’accent sur la diversité des formes de socialisation et sur l’appartenance d’une même personne à différents milieux (avec des normes et des valeurs distinctes). L’individu est considéré comme plus autonome, construisant sa propre socialisation en choisissant ses valeurs parmi celles proposées par la société.
La division du travail chez Karl MARX. L'analyse de la division du travail tiens également une place particulière dans la pensée marxienne. Elle est un moyen de faire du profit et sert le dessein (projet) de la classe dominante, mais elle conduit aussi à la séparation entre les hommes, à la constitution des classes et à leurs conflits. MARX cherchera dans le capital à retracer l'histoire de la division capitaliste du travail. Il part de la période manufacturière, car la manufacture est le véritable point de départ de la production capitaliste, en ce sens qu'elle va rassembler les ouvriers dans le même espace de travail. Si l'habilitée de métier reste le fondement de la manufacture, chaque ouvrier y occupe une fonction parcellaire. Le développement de la division du travail dans la période manufacturière se traduit pas une subdivision des opérations productives, par une parcellisation des fon...