La sociologie industrielle s'occupe de l'organisation des processus de production. Originellement, elle s'attaquait aux problèmes suscités par le développement, phénoménal à l'époque, des usines modernes, en essayant de dépasser les préceptes du taylorisme. Elle a connu un grand essor aux États-Unis dans les années trente et quarante. Cette sous-discipline partage son domaine d'études avec deux autres branches de la sociologie : la sociologie des organisations et la sociologie du travail. La première aborde, par exemple, les formes de hiérarchies et de pouvoir ou les processus de changement dans les organisations des entreprises, mais aussi des administrations publiques ou d'autres types d'organisations. En France, l'ouvrage l'Acteur et le Système (1977) de Michel Crozier et Erhard Friedberg est une bonne illustration de ce courant. La sociologie du travail s'attaque, de son côté, aux problèmes des conditions de travail. On notera, par exemple, l'ouvrage Traité de sociologie du travail (1962) de Pierre Naville et de Georges Friedmann. Ces disciplines pourront trouver une dimension appliquée dans la gestion de ressources humaines ou dans le dialogue avec l'ingénierie ou l'ergonomie.
La division du travail chez Karl MARX. L'analyse de la division du travail tiens également une place particulière dans la pensée marxienne. Elle est un moyen de faire du profit et sert le dessein (projet) de la classe dominante, mais elle conduit aussi à la séparation entre les hommes, à la constitution des classes et à leurs conflits. MARX cherchera dans le capital à retracer l'histoire de la division capitaliste du travail. Il part de la période manufacturière, car la manufacture est le véritable point de départ de la production capitaliste, en ce sens qu'elle va rassembler les ouvriers dans le même espace de travail. Si l'habilitée de métier reste le fondement de la manufacture, chaque ouvrier y occupe une fonction parcellaire. Le développement de la division du travail dans la période manufacturière se traduit pas une subdivision des opérations productives, par une parcellisation des fon...