biens collectifs
biens collectifs, en économie, biens pouvant être consommés simultanément par plusieurs agents, sans que la consommation de l’un ne vienne réduire la consommation des autres agents.
À l’inverse des biens privés, il n’existe pas de concurrence entre les agents qui utilisent un bien collectif. L’air que nous respirons en constitue un bon exemple : chacun peut (et doit !) respirer sans empêcher quiconque de l’imiter et sans réduire la consommation d’air des autres individus.
La théorie économique distingue les biens collectifs purs des biens collectifs mixtes. Un bien collectif est pur s’il remplit simultanément trois conditions : en premier lieu, il est impossible d’en réserver l’utilisation à certains et de l’interdire à d’autres ; il y a impossibilité d’exclusion. Par exemple, la défense du territoire bénéficie à tous ses habitants, alors que l’utilisation du réseau autoroutier peut être interdit à certains du fait du droit de péage dont il faut s’acquitter pour l’emprunter. Toutefois, dans cet exemple précis, il est utile de préciser que dès lors qu’un individu peut s’acquitter de ce droit, personne ne peut s’opposer à ce qu’il utilise le réseau. En second lieu, tous les individus ont la faculté de consommer ce bien collectif : il est, par exemple, permis à chacun de déambuler à sa guise sur une voie publique. Enfin, la satisfaction procurée par la consommation d’un bien collectif pur ne dépend pas du nombre des usagers : elle est identique pour tous.
Ces biens collectifs ne sont cependant pas caractérisés, comme on pourrait le penser, par leur gratuité. Comme tout bien, ils ont un coût. Dans un grand nombre de cas, c’est à l’État ou aux collectivités publiques qu’incombent la production et le financement de ces biens. C’est par le biais de l’impôt, que l’État finance la mise à disposition de ces biens collectifs. Le coût engendré par cette production n’est pas intégralement supporté par le consommateur, car ces biens non marchands, lorsqu’ils sont facturés, le sont à prix coûtant et n’intègrent pas les principes de la tarification privée qui inclut le bénéfice du producteur.
Le problème de leur tarification suscite des controverses lorsque l’utilisation d’un bien collectif engendre des effets externes en agissant sur le niveau de satisfaction des autres agents, comme c’est le cas pour les biens collectifs dits mixtes. On parle alors d’externalités, qui peuvent être positives ou négatives. Par exemple, la satisfaction d’un individu qui dispose d’un fax dépend du nombre de personnes qui en possèdent un et avec lesquelles il peut entrer en contact. On est ici en présence d’un cas d’externalité positive : la satisfaction de l’agent s’accroît avec l’augmentation du nombre des utilisateurs de ce service. À l’inverse, si un agent utilise les transports en commun pendant les heures de pointe, chacun représente une gêne pour les autres usagers, et tous voient diminuer leur satisfaction à emprunter le métro ou le bus.
La tarification optimale du bien collectif devra alors permettre une internalisation, c’est-à-dire une prise en compte des coûts et des avantages sociaux, de manière à orienter les individus vers une utilisation socialement utile des biens collectifs. La difficulté, ici, est renforcée par l’existence des distorsions qui existent entre le niveau de satisfaction individuel de l’agent utilisateur et le niveau de satisfaction collectif de la communauté qui profite de ces biens. C’est donc le poids relatif de ces externalités liées à la consommation qui commande en partie la fixation du prix des biens collectifs.