Accéder au contenu principal

Bruno Latour

Bruno Latour

1PRÉSENTATION
Latour (1947- ), sociologue français.
Professeur de sociologie à l’École des mines de Paris, auteur d’une dizaine d’ouvrages bousculant les frontières disciplinaires, Bruno Latour est, avec son collègue Michel Callon, l’un des pionniers de l’anthropologie des sciences.
2FORMATION
Bruno Latour est agrégé de philosophie (1972) et spécialiste de théologie. Il enseigne deux années en Côte d’Ivoire, au cours desquelles il se forme à l’anthropologie. Il réalise ensuite, avec Steve Woolgar, une enquête ethnographique sur un laboratoire de neuro-endocrinologie californien. Ce travail donne lieu en 1979 à la publication d’un ouvrage essentiel pour la sociologie des sciences : la Vie de laboratoire.
3VERS UNE SOCIOLOGIE DES RÉSEAUX
De retour en France, il rejoint en 1982 le Centre de sociologie de l’innovation de l’École des mines, où travaille notamment Michel Callon. Ils contribuent ensemble au développement, en France et à l’étranger, de nombreux travaux en sociologie des sciences. En 1987, Bruno Latour publie la Science en action, ouvrage dans lequel il propose de partir des controverses scientifiques et de l’activité quotidienne des chercheurs pour rendre compte des découvertes et du développement des sciences. S’appuyant notamment sur la notion de « réseau », il décrit ainsi, en rupture avec l’épistémologie classique, les interactions complexes entre compétences des chercheurs, instruments scientifiques, stratégies de publication et financements des projets de recherche qui mènent à l’établissement d’un fait scientifique. En 1991, il expose les développements philosophiques et anthropologiques des récentes études de terrain sur les sciences dans Nous n’avons jamais été modernes.
4MULTIPLICATION DES PERSPECTIVES
Les ouvrages qu’il publie au cours des années quatre-vingt-dix marquent une diversification de ses thèmes de recherche. Il traite successivement des projets d’innovation dans les transports (Aramis ou l’amour des techniques, 1992) et de la multitude des techniques et instruments qui permettent de produire « l’urbain » (Paris ville invisible, 1998). En 1996, fort de son expérience de professeur et de chroniqueur dans le mensuel la Recherche, il s’emploie, dans les Petites Leçons de sociologie des sciences, à exposer, autour de quelques exemples simples et ludiques, les principaux apports de ses travaux. En 1999, il rouvre, dans Politiques de la nature, la question des rapports entre sciences et politique. Dans le contexte d’un monde de plus en plus marqué par le risque et l’incertitude, il cherche ainsi à repenser les formes du débat public et les relations entre experts, scientifiques et responsables politiques.

Posts les plus consultés de ce blog

La division du travail chez Karl Marx

La division du travail chez Karl MARX. L'analyse de la division du travail tiens également une place particulière dans la pensée marxienne. Elle est un moyen de faire du profit et sert le dessein (projet) de la classe dominante, mais elle conduit aussi à la séparation entre les hommes, à la constitution des classes et à leurs conflits. MARX cherchera dans le capital à retracer l'histoire de la division capitaliste du travail. Il part de la période manufacturière, car la manufacture est le véritable point de départ de la production capitaliste, en ce sens qu'elle va rassembler les ouvriers dans le même espace de travail. Si l'habilitée de métier reste le fondement de la manufacture, chaque ouvrier y occupe une fonction parcellaire. Le développement de la division du travail dans la période manufacturière se traduit pas une subdivision des opérations productives, par une parcellisation des fon...

Traiter les faits sociaux comme des choses (Fabien Bekale)

          Dans Les règles de la méthode sociologique, œuvre écrite en 1895 par Emile Durkheim, sociologue français du XIXe siècle, l’auteur résume l’objet de la sociologie et la méthode à appliquer pour pratiquer cette discipline. Dans cet ouvrage, le projet sociologique de l’auteur, considéré comme le père de la sociologie française, apparait clairement. Il cherche en effet à fonder la sociologie comme une science nouvelle et à l’établir institutionnellement ; ce livre répond à cette ambition ou il définit les règles méthodologiques à suivre pour une étude sociologique. La première règle et la plus fondamentale résulte de l’idée selon laquelle « il faut traiter les faits sociaux comme les choses ». Il s’agira d’abord de définir le concept de fait social...

Classe sociale, Marx, Weber et Bourdieu.

Karl Marx 1818 - 1883 Grâce à son analyse de la société industrialisée et capitaliste, Karl Marx a mis en évidence l’existence de classes sociales, groupements d’individus partageant des intérets communs. Les deux principales classes sont la bourgeoisie capitaliste : personnes disposant du capital et propriétaires des moyens de productions, qui ont donc le pouvoir d’embaucher les prolétaires : personnes n’ayant que leur force de travail et qui sont exploitées et dominées économiquement par les bourgeois. Ces deux classes opposées et irréductibles constituent une approche bipolaire de la société. Marx distingue donc une classe sociale grâce à trois critères : sa place dans les rapports de production (« en soi »), le sentiment d’appartenance à un groupe ayant des intérets communs ou conscience de classe (« pour soi ») et les rapports conflictuels qu’elle entretient avec les autres classes. Enfin, Marx élabore son analyse selon une démarche holiste d’après laquelle le comportement des ind...

Trois critères de la classe sociale selon Karl Marx

Trois critères de la classe sociale selon Karl Marx -La place dans les rapports de productions. Les membres d'une même classe partagent la même place dans les rapports de production c'est à dire avec un rôle particulier des productions des circulations et de la distribution des richesses. -La participation aux antagonismes sociaux, car selon Marx "c'est dans la lutte et par elle que les classes se constituent, se structurent, prennent conscience d'ellesmêmes". -La conscience de classe est un sentiment d'appartenance à une classe sociale liée à l'existence d'intérêts communs. Surtout la conscience de classe des prolétaires qui se développera avec la lutte des classes. La pensée de Marx est une interprétation du caractère contradictoire et antagoniste de la société capitaliste. Il existe en effet deux (2) formes de contradictions: -entre la force de production et rapport de production: la bourge...

Emile Durkheim déterminisme ou holisme?

Durkheim le déterministe ? Durkheim l'holiste ? Durkheim fut à maintes reprises accusé de déterminisme et d'holisme (Raymond Aron en particulier attaquerait l'holisme supposé de Durkheim) à cause de ses positions et sa méthodologie. D'autres critiques vont aussi loin en affirmant que Durkheim est anti-individuel, et qu'il ne laisse aucune place à l'individu dans ses théories. Dans ce sens, Durkheim est souvent comparé à Max Weber, qui privilégie l'individu dans ses analyses87. En effet, quelle liberté reste-t-il à l'homme dans l'œuvre de Durkheim ? Quelle est la place de l'individu dans l'œuvre de Durkheim ? Bien que Durkheim tentait d'expliquer les phénomènes sociaux à partir des collectivités, il laisse bien la place aux individus et au libre arbitre dans ses théories et ses analyses, et les accusations de déterminisme ou de holisme manquent de prendre en compte et interpr...