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August Bebel

August Bebel

1PRÉSENTATION

Bebel (1840-1913), homme politique et écrivain allemand, chef du Parti ouvrier social-démocrate allemand.

2LE FONDATEUR DU PARTI OUVRIER SOCIAL-DÉMOCRATE ALLEMAND

Né à Cologne, fils d’un sous-officier prussien, orphelin très jeune, August Bebel devient ouvrier tourneur et s’installe à Leipzig en 1861. Partisan des idées de Karl Marx, il adhère en 1865 à l’Association générale des travailleurs de Ferdinand Lassalle. En 1867, il est élu président du comité permanent des syndicats de travailleurs allemands et député du Parti populaire de Saxe au Parlement de l’Allemagne du Nord. Aux côtés du journaliste Wilhelm Liebknecht, il rompt avec les idées de Lassalle et fonde le Parti ouvrier social-démocrate allemand, affilié à la Ire Internationale, à Eisenach, en 1869.
Député au Reichstag à partir de 1871, il est emprisonné de 1872 à 1874 pour avoir manifesté son opposition à la guerre franco-allemande de 1870. La loi d’exception contre les socialistes promulguée en 1878 conduit à l’interdiction du Parti ouvrier social-démocrate allemand et contraint Bebel à l’action clandestine jusqu’en 1890. Opposé à la politique étrangère menée par le chancelier Bismarck, il joue un rôle prépondérant dans l’organisation de la IIe Internationale, fondée au congrès de Paris en 1889.

3LE RÉFORMISTE

À partir de 1890, Bebel, chef incontesté et très populaire du Parti ouvrier social-démocrate allemand doit faire face dans un premier temps à l'aile révisionniste menée par Eduard Bernstein qui lui reproche son romantisme révolutionnaire (croyance en la révolution proche, en l'action illégale…). Contre ce dernier, Bebel défend l'orthodoxie marxiste, mais il est rapidement confronté à une autre opposition, celle de l'aile gauche — animée par Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg — qui entend donner au parti une ligne plus radicale. Bebel adopte alors, à partir de 1905, une position centrale qui, tout en condamnant le socialisme modéré de Bernstein et l'extrémisme de Liebknecht et Luxemburg, mêle un discours révolutionnaire et une pratique réformiste. Sous sa présidence, le Parti ouvrier social-démocrate s'engage principalement dans la lutte électorale et sur le terrain de l'action parlementaire, ce qui lui vaut d'enregistrer d'importants succès, obtenant même la majorité au Reichstag en 1912. Mais, ce faisant, le parti s'intègre progressivement dans le jeu politique allemand et, tout en perdant de sa virulence, tend à se recentrer.
Bebel est l'auteur de plusieurs ouvrages dont la Guerre des paysans allemands (Der Deutsche Bauernkrieg, 1876) et la Femme et le socialisme (Die Frau und der Sozialismus, 1883).

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