Classe sociale
Selon Marx et selon Weber. « [...] il est possible de caricaturer les positions en opposant deux courants de la sociologie. D’un côté, nous avons une tradition marxiste, selon laquelle les classes sociales sont des collectifs structurés par une position spécifique dans le système économique définie par la propriété des moyens de production (ou son absence), marqués par un conflit central (l’exploitation, ou la répartition conflictuelle de la plus-value), animés par la conscience collective de leur être et de leur intérêt. Cette tradition est parfois qualifiée de holiste (holon = tout) parce qu’ici, la totalité est plus que la somme des individus qui la forment, la classe existant indépendamment et au-dessus de ses membres, en leur dictant leur rôle, par delà la capacité de création des individus, qui pourrait bien dans cette approche n’être qu’un leurre. Cette tradition est qualifiée aussi de réaliste, parce que les classes sont supposées former des entités véritables et tangibles, et non pas des constructions intellectuelles. // D’un autre côté, la tradition weberienne suppose que les classes sociales sont des groupes d’individus semblables partageant une dynamique probable similaire (Max Weber parle de Lebenschancen ou « chances de vie »), sans qu’ils en soient nécessairement conscients. La démarche est qualifiée d’individualiste et de nominaliste : la classe sociale est avant tout l’ensemble des individus que le chercheur décide de nommer ainsi selon ses critères propres. » (Chauvel, 2002, pp. 117-118)