Accéder au contenu principal

Ethnométhodologie expliquée

Ethnométhodologie

Explication: « Élève de Parsons à Harvard, et plus tard enseignant à l'université de Californie à Los Angeles, il [Harold Garfinkel (1917-1987)] est le fondateur de l'ethnométhodologie avec Studies in Ethnomethodology qui paraît en 1967. L'ethnométhodologie a pour objectif l'étude du raisonnement pratique de sens commun dans des situations courantes d'action. [...] "La recherche ethnométhodologique analyse les activités de tous les jours [...]" [Garfinkel, 1967]. Le travail de l'ethnométhodologue est d'identifier les opérations à travers lesquelles les gens se rendent compte et rendent compte de ce qu'ils sont et de ce qu'ils font dans des actions courantes et dans des contextes d'interaction variés. L’analyse de conversation" [Sacks, 1963] est une composante importante de l'ethnométhodologie. Lieu privilégié des échanges symboliques, la conversation est abordée comme une action, non plus pour l'étude de la langue, mais en tant que pratique langagière, pour comprendre comment les locuteurs construisent les opérations de cette forme prédominante de l'interaction sociale et dévoiler les procédures et les attentes à travers lesquelles cette interaction est produite et comprise. [...] L'ethnométhodologie s'inspire largement de l'œuvre du philosophe et sociologue autrichien Alfred Schütz (1899-1959), qui, exilé dans les années quarante à New York, s'est consacré à l'étude des fondements de la connaissance dans la vie quotidienne. En désignant le quotidien comme un domaine privilégié d'étude pour le sociologue, il invite la sociologie à s'insérer dans le "monde de la vie" (Lebenswelt), un monde concret, historique et socio- culturel, où prévalent les représentations de la pensée du sens commun. L'ethnométhodologie empruntera à Schütz son concept de "stocks de connaissance" : le monde social est interprété en fonction de catégories et de constructions de sens commun, qui constituent les ressources à l'aide desquelles les acteurs sociaux parviennent à une compréhension intersubjective et arrivent à s'orienter les uns par rapport aux autres. » (Mattelart, Mattelart, 1995, 2004, pp. 74-75)

Posts les plus consultés de ce blog

La division du travail chez Karl Marx

La division du travail chez Karl MARX. L'analyse de la division du travail tiens également une place particulière dans la pensée marxienne. Elle est un moyen de faire du profit et sert le dessein (projet) de la classe dominante, mais elle conduit aussi à la séparation entre les hommes, à la constitution des classes et à leurs conflits. MARX cherchera dans le capital à retracer l'histoire de la division capitaliste du travail. Il part de la période manufacturière, car la manufacture est le véritable point de départ de la production capitaliste, en ce sens qu'elle va rassembler les ouvriers dans le même espace de travail. Si l'habilitée de métier reste le fondement de la manufacture, chaque ouvrier y occupe une fonction parcellaire. Le développement de la division du travail dans la période manufacturière se traduit pas une subdivision des opérations productives, par une parcellisation des fon...

Traiter les faits sociaux comme des choses (Fabien Bekale)

          Dans Les règles de la méthode sociologique, œuvre écrite en 1895 par Emile Durkheim, sociologue français du XIXe siècle, l’auteur résume l’objet de la sociologie et la méthode à appliquer pour pratiquer cette discipline. Dans cet ouvrage, le projet sociologique de l’auteur, considéré comme le père de la sociologie française, apparait clairement. Il cherche en effet à fonder la sociologie comme une science nouvelle et à l’établir institutionnellement ; ce livre répond à cette ambition ou il définit les règles méthodologiques à suivre pour une étude sociologique. La première règle et la plus fondamentale résulte de l’idée selon laquelle « il faut traiter les faits sociaux comme les choses ». Il s’agira d’abord de définir le concept de fait social...

Classe sociale, Marx, Weber et Bourdieu.

Karl Marx 1818 - 1883 Grâce à son analyse de la société industrialisée et capitaliste, Karl Marx a mis en évidence l’existence de classes sociales, groupements d’individus partageant des intérets communs. Les deux principales classes sont la bourgeoisie capitaliste : personnes disposant du capital et propriétaires des moyens de productions, qui ont donc le pouvoir d’embaucher les prolétaires : personnes n’ayant que leur force de travail et qui sont exploitées et dominées économiquement par les bourgeois. Ces deux classes opposées et irréductibles constituent une approche bipolaire de la société. Marx distingue donc une classe sociale grâce à trois critères : sa place dans les rapports de production (« en soi »), le sentiment d’appartenance à un groupe ayant des intérets communs ou conscience de classe (« pour soi ») et les rapports conflictuels qu’elle entretient avec les autres classes. Enfin, Marx élabore son analyse selon une démarche holiste d’après laquelle le comportement des ind...

Trois critères de la classe sociale selon Karl Marx

Trois critères de la classe sociale selon Karl Marx -La place dans les rapports de productions. Les membres d'une même classe partagent la même place dans les rapports de production c'est à dire avec un rôle particulier des productions des circulations et de la distribution des richesses. -La participation aux antagonismes sociaux, car selon Marx "c'est dans la lutte et par elle que les classes se constituent, se structurent, prennent conscience d'ellesmêmes". -La conscience de classe est un sentiment d'appartenance à une classe sociale liée à l'existence d'intérêts communs. Surtout la conscience de classe des prolétaires qui se développera avec la lutte des classes. La pensée de Marx est une interprétation du caractère contradictoire et antagoniste de la société capitaliste. Il existe en effet deux (2) formes de contradictions: -entre la force de production et rapport de production: la bourge...

Emile Durkheim déterminisme ou holisme?

Durkheim le déterministe ? Durkheim l'holiste ? Durkheim fut à maintes reprises accusé de déterminisme et d'holisme (Raymond Aron en particulier attaquerait l'holisme supposé de Durkheim) à cause de ses positions et sa méthodologie. D'autres critiques vont aussi loin en affirmant que Durkheim est anti-individuel, et qu'il ne laisse aucune place à l'individu dans ses théories. Dans ce sens, Durkheim est souvent comparé à Max Weber, qui privilégie l'individu dans ses analyses87. En effet, quelle liberté reste-t-il à l'homme dans l'œuvre de Durkheim ? Quelle est la place de l'individu dans l'œuvre de Durkheim ? Bien que Durkheim tentait d'expliquer les phénomènes sociaux à partir des collectivités, il laisse bien la place aux individus et au libre arbitre dans ses théories et ses analyses, et les accusations de déterminisme ou de holisme manquent de prendre en compte et interpr...