Interactionnisme de Howard Becker
Il commence ses études de sociologie à l’université de Chicago et donc va être très marqué par ce courant de l’école de Chicago. Ses principales influences sont Everet, Hume, Robert Park, William Thomas etc.
Pour lui, l’ordre social est issu des interactions entre les acteurs. L’ordre social ne préexiste pas aux interactions mais se diffusent à travers les interactions. L’interaction ‘n’est pas une activité solitaire mais sociale, c’est-à-dire qu’elle ne saurait se réduire à deux personnes (sinon configuration psychologique) mais plutôt un groupe d’individus étant impliqués dans une même dimension sociale.
Les principes de l’interaction selon lui : 3 choses essentielles :
— les êtres humains sont actifs : dans le sens où ils n’attendent pas que quelque choser les pousse à agir, Becker n’est pas dans une position déterministe, pas de déterminisme social dans ce point de vue-là. Ils cherchent tout le temps les moyens afin d’accomplir leurs projets.
— la conduite humaine n’est jamais automatique, continue : dans le cadre d’une interaction, les acteurs ont toujours la possibilité de faire une pause ou plusieurs, durant laquelle(s) les acteurs peuvent réfléchir à l’action en cours et réfléchir à ce que les autres acteurs en jeu sont en train de faire.
— Durant ces pauses, l’acteur pense à la manière dont les autres vont réagir à ce qu’il est en train d’envisager et il adapte plutôt son action pour orienter son action.
Becker prend comme comparaison le jeu d’échec ou on essaye de deviner les réactions de l’adversaire de façon à pouvoir adapter une stratégie. Notion de stratégie très importante pour Becker. Les acteurs sont sans cesse en train de mettre en place des stratégies en fonction de ce qu’ils peuvent percevoir des réactions des autres.
L’acteur tient compte de toutes les personnes impliquées dans l’action dans le sens où l’interaction est toujours collective. Pour lui la culture se donne ç voir à travers interactions et Becker prend l’exemple des besoins primaires (alimentaires et sexuels). Ces besoins primaires doivent être appréhendés comme des désirs c’est-à-dire qu’ils ne peuvent être satisfaits que d’une certaine manière. Et cette manière est apprise dans le cadre d’interactions avec l’environnement. De ce point de vue-là, la structure sociale, la culture, l’ordre social sont produits dans et à travers l’interaction.
Pour conclure : retenir que l’interaction est collective, qu’elle correspond à des nécessités (on ne peut pas agir sans interactions dans la société), mais pour autant n’est pas automatique. Par ailleurs, la posture interactionniste consiste à refuser un déterminisme social dans les actions sans pour autant considérer que les interactions sont le fruit du hasard.