Rite
Définition: « processus spectaculaire, théâtralisé, au cours duquel chacun des participants est en fait appelé à jouer concrètement (et physiquement) un rôle précis, qu’il soit acteur principal, acteur secondaire ou simple spectateur. Le rite s’efforce d’utiliser judicieusement les ressources alternées de la parole et du silence, de l’ombre et de la lumière, de la scène et des décors, pour faire apparaître, représenter ou incarner quelque chose qui dépasse largement les participants et tend donc à les élever bien au-dessus de leur condition ordinaire. Il fait ainsi appel à l’imagination, suscite l’émotion et cherche fréquemment à provoquer un sentiment de fusion des participants dans un grand tout collectif. C’est souvent l’occasion d’échanges multiples (généralement dans un système de relations inégalitaires), et toujours un moment intensément partagé (une "communion"). » (Parayre, 2003, p. 290 ; synthétisant les travaux de Lardellier, 2003)
Typologie des rites (selon Lardellier). Pascal Lardellier distingue les « rites d’interaction » (qui servent « à organiser et à hiérarchiser les relations sociales », à rappeler « la domination du maître sur ses sujets »), les « rites de passage » (par exemple : la soutenance de thèse, la cérémonie de diplôme, la remise de médaille, la fête d’anniversaire, le pot de départ), les « rites d’agrégation » (qui sont « destinés à identifier et à sacraliser une communauté » ; par exemple, pour ce qui est des grandes institutions publiques : la séance parlementaire, le conseil des ministres, l’audience judiciaire) et les « rites d’exaltation collective » (qui sont des « manifestations collectives destinées à rassembler le plus grand nombre possible de participants. Hier de tels rites concernaient essentiellement les manifestations religieuses (processions et grand-messes) et les cérémonies royales (sacre et funérailles). » Mais, aujourd’hui, on citera plutôt « certains meetings de fin de campagne électorale ainsi que les plus importantes manifestations sportives (Jeux Olympiques, grands matchs de football, etc.) »). (Parayre, 2003, pp. 290-291 ; synthétisant les travaux de Lardellier, 2003)