Système chez les systémistes
Définition selon Mathien. « ensemble d'éléments en interaction et agencés en fonction d'un but dont la structure, c'est-à-dire l'ensemble des relations non fortuites, lie ces éléments entre eux, au système lui-même et celui-ci à son environnement. » (Mathien, 1989, p. 17. L’auteur précise qu’il propose cette définition en s’appuyant sur Bertalanffy, 1973, 1980, p. 88 et Lussato, 1983, p. 101.)
Exemple d’un système et de ses sous-systèmes. Mathien donne l’exemple de l’entreprise de presse : « Le système se compose d'éléments (ou sous-systèmes) ayant chacun une fonction majeure dans l'ensemble du processus de fabrication des journaux. Ce sont les éléments chargés de la conception, de la fabrication, de la diffusion de ces produits auxquels doivent s'ajouter les fonctions de gestion et de maintenance nécessaires à sa dynamique de production. » (Mathien, 1989, p. 76)
Un terme « connoté de façon négative » car ne laissant pas assez de place à « la liberté des acteurs » (selon Mathien). Michel Mathien remarque : « Le mot système lui-même est lourdement connoté de façon négative. L'allergie à la notion de système renvoie généralement à des représentations "folles" du réel comme l'ont été par exemple, celles du monde avant Galilée, d'une société utopique (L'Utopie de Thomas MORE ou, à son opposé, 1984 de George ORWELL), ou à une conception trop mécaniste des phénomènes de société telle qu'elle se dégage d'interprétations discutables de la cybernétique avec le mythe renouvelé de l'automate ou du robot humain. L'importance accordée à l’"humain", au "social", fait que toute mise en relation de structures, d'organisations, c'est-à-dire de réseaux constitués en "systèmes", apparaît comme suspecte, car elle n'accorderait plus la place qui lui revient à la liberté des acteurs, à l'imprévisibilité de leurs comportements, à leurs capacités de création, d'innovation pour faire changer le cours des choses. » (Mathien, 1989, p. 18)